Genèse

Ma vue devient un peu floue, en cause la chaleur peut-être où la fatigue. Il est tard et tu me proposes de rentrer. Ta main saisit la mienne fermement, tes yeux s’emplissent d’étoiles, les miens se ferment…
Je suis soudain déjà de retour à l’hôtel, les mets exquis de notre repas chatouillent encore ma peau et décuplent mes sens ; ou alors est-ce toi ? Ou alors est-ce ce vin blanc délicat, un Grillo de Sicile. Je vois encore sa robe jaune paille, je sens encore les fruits, les amandes, les notes d’agrumes.
Alors que mes pensées se perdent, ta main ne perd pas le sens de tes caprices. La chaleur italienne te rend sublime, mon âme embuée te désire lorsque tes doigts subtils habillent mon torse. J’ai chaud.
Je suis dans le floue, mes yeux humides, semi-ouverts, se plissent déjà de plaisir. Je vois les courbes de ton corps qui éclosent, explosent pour moi. Toujours dans la brume. Tes lèvres brûlantes serpentent sur mon corps, susurrent des maux étranges en mon âme. Je fais ma mu, une peau neuve et délicate pour mieux sentir la pulpe dès tes lèvres.
Tu es ce fruit que je ne goûterais pas ce soir, ce fruit qui offre le sucre au reptile dressé pour le combat. Tu n’as pas peur de sa morsure, tes doigts jouent un morceau divain comme le pungi du charmeur de serpents.
Je reste hypnotisé, incapable de bouger, je suis la danse de ta langue, tu m’envoutes. Je ne comprends plus mes sens. Tes doigts sont sur chaque cm de ma peau, ta langue s’occupe de mes attributs de mâle, tous, partout… Je tressaille…
Le soleil du matin me réveille. Il caresse ton corps perdu dans ce drap blanc. Je vois ta volupté, je vois tes seins par transparence. Tu dors encore. Je me touche doucement, mords mes lèvres, sensation iréelle, et je vois soudain, sur ma poitrine, une morsure, la marque de deux crocs profonds…

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